On pourrait penser que pendant que l'on dort, le cerveau est lui aussi au repos. Or, ce n’est pas tout à fait le cas : l’activité électrique cérébrale durant les différentes phases du sommeil est toujours efficiente.
Alors que pendant les périodes de sommeil léger et profond, celle-ci soit au ralenti, elle s’accélère lors du sommeil paradoxal au point de rapprocher du rythme d’une personne en veille. Cela signifie donc que notre cerveau ne “dort” jamais même lorsque nous dormons ou rêvons.
Est-ce que le cerveau est en activité pendant le sommeil ?
Il a été remarqué que l’ablation du cortex cérébral, de celle du cervelet voire celle de l’hypophyse, de l’hypothalamus et autres structures en avant du pont, n’empêchait pas le sujet d’atteindre le sommeil paradoxal et donc de rêver.
En revanche, l’activité électrique se concentre au niveau du pont. Ainsi, le pont et le bulbe possèderaient en leur sein tous les systèmes exécutifs nécessaires à l’apparition et au déroulement du sommeil paradoxal.
Concrètement, il y a stimulation de l’activité ponto-geniculo-occipital (PGO) à partir de la formation réticulée pontique, qui, de ce fait, déclenche des réactions visuelles et motrices.
L’activité PGO qui génère les réactions oculaires (mouvement rapide des yeux typique du sommeil paradoxal) passe par la voie ascendante menant sans détour au cortex cérébral ou bien par l’intermédiaire du thalamus.
Pourquoi le rêveur ne peut pas bouger ?
En toute logique, l’information nerveuse engendrée par un cerveau en action va descendre jusqu’à la moelle épinière ce qui déclencherait des gestes et autres mouvements.
Or, on assiste à une forme de rétro-contrôle ou d’inhibition des neurones moteurs de la moelle épinière. Ainsi l’activité motrice est bloquée. Le rêveur ne peut pas bouger.
Ceci s’explique par l’intervention de 3 phénomènes :
- Régulation des systèmes permissifs au niveau des cellules locus coeruleus alpha qui s’activent uniquement pendant le sommeil paradoxal.
- L’impulsion électrique des locus coeruleus alpha envoie des signaux au niveau bulbaire.
- Qui lui-même envoie des signaux inhibiteurs à la moelle épinière qui viennent bloquer les neurones moteurs, empêchant ainsi de répondre aux informations émises par l’activité PGO.
Cependant, il arrive que ce mécanisme d’inhibition ne soit pas complètement hermétique et laisse malgré tout passer quelques informations… c’est la raison pour laquelle, on peut bouger un doigt par exemple pendant un rêve. En revanche, l’activité oculaire n’est pas concernée par le phénomène d’inhibition.
Quelles zones actives et inactives du cerveau pendant le rêve ?
Les rêves apparaissent lors de la phase de sommeil paradoxal. On a pu constater que pendant ce laps de temps, certaines zones du cerveau étaient activées alors que d’autres fonctionnaient au ralenti voire éteintes.
Les zones éteintes :
- Cortex visuel primaire qui gère l’ensemble du traitement de l’information visuelle provenant de la rétine.
- Le cortex préfrontal qui est en charge de toute la partie du raisonnement et de la logique.
Les zones activées pendant les rêves :
- Le cortex visuel associatif qui est responsable de la création et la production d’image.
- L’amygdale qui est le siège des émotions.
- L’hippocampe qui est le gardien de notre mémoire.
Le cerveau : les rêves, des films riches en émotion qui échappent à toute logique
En analysant le fonctionnement neurologique et l’activité électrique cérébrale pendant le sommeil paradoxal, on comprend beaucoup de choses.
Selon un point de vue scientifique, les rêves sont des films riches en émotions échappant à toute logique et qui parfois reprennent ou détournent des éléments réels issus de notre vie diurne.
« Ainsi, en 2017, des chercheurs ont réussi à identifier les zones de notre cerveau d'où proviennent les rêves en analysant les électroencéphalogrammes d'individus endormis, aussi bien pendant leur sommeil paradoxal que non paradoxal. Ils se sont aperçus que les zones actives correspondent aux thèmes des rêves ».
Cela signifie que lorsque l’on rêve de nos proches, c’est la région cérébrale responsable de la reconnaissance faciale qui s’active et ce, de la même manière que lorsque nous sommes éveillés. Il en est de même lorsque la scène se déroule dans un environnement connu (maison d'enfance, école primaire, lieu de travail...), le zone cérébrale où siège la mémoire spatiale est activée.
Le rêve, un processus cognitif complexe issu des mémoires autobiographiques et sémantiques du rêveur
Le rêve peut être ainsi considéré comme étant un ensemble de processus cognitifs en interaction. L'origine du rêve ne peut donc provenir que de l'instigateur du rêve, lui-même. De ce fait, les éléments présents dans le rêve sont issus des mémoires autobiographique et sémantique du rêveur. Le scénario est élaboré à partir d'éléments sélectionnés, modifiés puis intégrés / symbolisés, afin de reconstituer un tout.
Enfin, le processus de régulation séquentielle va chercher à donner une suite en rapprochant des éléments dans les mémoires autobiographique et sémantique, continuant ainsi la boucle du processus de la création du rêve.
Toutefois, il ne faut pas considérer la création onirique comme étant linéaire. Il s'agit surtout d'un ensemble de processus agissant simultanément.
Cerveau et rêve, comment bien dormir ?
Cet extrait d’un article de Futura Science révèle ainsi que les chercheurs explorent encore les mécanismes du rêve et que nous avons encore de belles années de découvertes devant nous. Les rêves fascinent l’être humain depuis la nuit des temps et nous n’avons pas encore fini d’en percer ses mystères….
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Sources :
https://www.futurasciences.com/sante/questions-reponses/cerveau-passe-t-il-cerveau-on-reve-8575/
https://sommeil.univ-lyon1.fr/articles/jouvet/histoire_naturelle/p11.php
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Quelles sont les zones du cerveau réactivées par les mécanismes du rêve ?